The Lamplighter of Paris
Ever since the corner lanterns of Louis XIV and the gas lampposts of Baron Haussmann, Paris has been famous for its nocturnal lighting, leading to its being daubed by the 18th century the “City of Light”. Beyond the brilliant illuminations of Place de la Concorde and the Great Boulevards photographers like Brassaï, Denise Bellon ou Roger Schall, have also in the past, captured the darker corners of the city, its riverbanks and exterior boulevards, where under the misty glow of the street lamps meet the furtive figures and secret lovers of Parisian nights.
In the present exhibition by Robert Bared, the photographer renews with this established tradition of depiction of Paris streetlamps but from a new and unexplored angle : Streetlamps are photographed in broad daylight or at sunset so that the sun-glow caught by the unlit lantern becomes a source of mysterious light. The result is a poetic illusion. The cityscapes thus captured in the setting sun offer a new urban atmosphere of passersby, cyclists, loafers and monumental statuary caught in the encroaching shadows under the subtle and unexpected glow of the streetlamps.
In many of his photographs, Robert Bared also explores the optical phenomenon of the « flare », the diffusion onto the image of light caught inside the camera lens. This « parasitical » interference in the field of vision is cleverly integrated into the composition and color scheme of the photos, allying itself with the magical glow of the lanterns to reinforce the poetic illusion of these subtle prints.
L’allumeur de réverbères
Longtemps l’éclairage public a été lié à l’histoire de Paris, depuis les lanternes à bougies de Louis XIV jusqu’aux réverbères à gaz du baron Haussmann. Plus qu’aucune autre capitale européenne Paris était célèbre pour son éclairage nocturne, devenant dès le XVIIe siècle aux yeux du monde la « Ville lumière ». Au-delà des splendides illuminations de la place de la Concorde et des grands boulevards, les photographes de l’avant-guerre comme Brassaï, Denise Bellon ou Roger Schall, ont aussi su capter certains lieux plus obscurs, sur les berges et les boulevards extérieurs, où se retrouvent, à la lueur mystérieuse des réverbères, les amants et les personnages furtifs de la nuit parisienne.
La présente exposition de Robert Bared renoue avec la représentation de l’éclairage public parisien mais sous un angle inédit, car les réverbères sont ici photographiés en plein jour ou au crépuscule : le réverbère éclairé par le soleil paraît être lui-même source de lumière. Ces photographies sont ainsi centrées sur une illusion : ce sont des fictions poétiques. Et dans les paysages capturés ici, le soleil avec sa lumière souvent déclinante se joint au contrejour pour créer une palette subtile, un spectacle urbain nouveau. Passants, cyclistes, flâneurs, ainsi que la statuaire de la ville, sont saisis sous les points de lumière magiques des réverbères.
Aussi bien, Robert Bared a pris le parti, dans certaines photos, d’explorer le fameux « flare », ce phénomène optique dû à une diffusion d’une partie de la lumière à l’intérieur de l’objectif. Cette lumière qui se reflète sur les lentilles est dite « parasite », mais il l’intègre ici dans le graphisme et le chromatisme des photos, il en fait son alliée.
Né en 1958 à Byblos (Liban), Robert Bared vit à Paris depuis l’âge de 17 ans.
Il a reçu sa formation universitaire à la Sorbonne (Paris-IV) : lettres classiques et modernes, histoire, philosophie, esthétique, histoire de l’art ; études couronnées par une thèse sur « la Rhétorique dans les "Fables" de La Fontaine ».
Son travail de rédacteur d’encyclopédie et de rewriter dans l’édition l’a mené à collaborer avec des iconographes et des photographes, puis à assurer des reportages photographiques, notamment des portraits d’écrivains.
Depuis une douzaine d’années, parallèlement à l’écriture d’essais thématiques croisant histoire de l’art et histoire de la littérature, il s’est investi dans la photographie artistique (paysage urbain et scènes urbaines). Dans ses vues de Paris, il privilégie la « photographie picturale », attentive à l’harmonie des couleurs et des lignes, ne craignant pas toujours le bruit (la musique) chromatique ni la vibration des éléments.
Après le succès de ses photos de pluie présentées par Chris Boïcos Fine Arts dans le cadre de l’exposition « Paris Fragments » (2018), il a choisi cette année, avec « L’Allumeur de réverbères », des « fictions » : les réverbères parisiens vus sous un jour (et contrejour) inattendu, illuminés par le soleil, métamorphosés en luminaires diurnes.
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L’allumeur de réverbères - Photographies
Chris Boïcos Fine Arts chez Jane Roberts Fine Arts, 10-12 rue de Savoie, 75006 Paris